Vous finissez la saison co-leader de la LFB avec 18 victoires et 4 défaites. Est-ce que dans l’ensemble vous êtes satisfait de cette saison ?
Oui, complètement. Entièrement satisfait. C’est la récompense de ce qu’on fait à l’entraînement, la récompense de la joie de vivre qu’a ce groupe. C’est une très belle satisfaction.
Cette année, l’équipe a bien fonctionné et affiche une moyenne de 80 points marqués pour 69 encaissés. Qu’est ce qui fait la force de ce collectif ?
Je pense que c’est l’alchimie de l’équipe, la façon dont elle a été construite. On a des joueuses qui sont interchangeables sur deux voir trois postes. Les unes fonctionnent bien avec les autres. On peut fabriquer une équipe défensive, puis tout à coup, changer et avoir une équipe très offensive. Un coup on peut jouer grand puis petit. On peut défendre “tout terrain”.
Cette saison, on a réussi à être fort à tous les postes. Sans avoir un énorme budget, on a construit une équipe qui a un fort potentiel. Notre banc est souvent plus efficace que le banc adverse et ça c’est une mine d’or. Même si notre effectif n’est pas pléthorique, quand on est dans les rotations, on ne faiblit pas, bien au contraire. On est une équipe très complémentaire.
Rachid Meziane parle souvent d’un groupe jeune qui apprend et se construit ensemble à travers les matchs. Est-ce qu’en tant que coach vous avez dû vous adapter par rapport à la jeunesse de ce groupe ?
C’est différent des autres saisons que l’on a passées ici. On peut faire des choses différentes avec cette équipe. On peut défendre tout terrain et être plus ambitieux défensivement. Le groupe a 22.5 ans de moyenne d’âge. On fait partie des jeunes équipes de la ligue, mais on a des jeunes qui ont faim et qui ont déjà un peu d’expérience. Par exemple, Janelle qui fait toujours partie des jeunes et qui est déjà là depuis 3 saisons. Les joueuses connaissent la philosophie de jeu de Rachid. Kariata Diaby cela fait déjà 3 saisons, Christelle Diallo 1 saison et demie. Elles connaissent le fonctionnement du staff.
La belle pioche ce sont les deux Américaines qui se sont intégrées très rapidement, parce que ce sont de bonnes personnes et qu’elles sont toujours dans la bonne humeur. Toute cette alchimie fonctionne aujourd’hui sur le terrain. Et encore, on n’est même pas encore à 100% de notre potentiel offensif et défensif. On peut encore faire tellement mieux. Ce sont les joueuses qui nous le disent.
Le mois dernier, Maïa Hirsch a également été draftée par les Lynx du Minnesota. Une très bonne nouvelle pour la joueuse. Est-ce que vous pouvez m’en dire un peu plus sur son développement au sein du club ?
C’est un long processus parce que les joueuses de grande taille sont plus longues à former. Maïa Hirsch est suivie depuis un petit moment par les scouts WNBA. Aujourd’hui, elle a eu plus de visibilité puisqu’elle a joué la coupe d’Europe. Villeneuve-d’Ascq a été longtemps dans le top 3 de la ligue féminine. On fait une demi-finale de coupe de France, une demi-finale d’Eurocup. C’est une visibilité pour elle qui est énorme.
Maïa s’intègre bien, elle a d’autres responsabilités qu’elle n’avait pas la saison dernière. Elle est dans une équipe compétitive avec de très bonnes joueuses. Plus tu joues haut dans un championnat, plus tu te mets en compétition avec tes partenaires à l’entraînement. En 40 matchs et tous les entraînements qu’elle a fait avec Kennedy Burke, oui, elle a progressé.
Vous êtes entré dans la période de Playoffs avec ses matchs face à Angers et Montpellier. Est ce que cela s’est accompagné par une préparation différente par rapport au match de la saison régulière ?
Oui, il y a une préparation différente, mais on a aussi fait dans la continuité. Lors du 1er tour face à Angers, on s’est adapté à l’adversaire. C’était une équipe compliquée à manœuvrer chez elle, même s’il leur manquait leur meneuse de jeu. On a voulu absolument faire un match sérieux là-bas. On avait bien préparé le match défensivement. Rachid Meziane leur avait demandé d’être plus ambitieuses sur le terrain. On est toujours dans la phase de progression dans les mouvements défensifs et offensifs, et dans la communication. Les joueuses continuent d’apprendre à jouer toutes ensemble. Ce groupe n’a que 6 mois de travail commun, de vivre ensemble. Là, l’équipe est enfin en Playoffs. Les joueuses avaient envie de retrouver ces matchs couperets.
Interview par Erwan Sermadiras